Tanzanie - CR Kilimandjaro

Le départ du lendemain se fait avant le lever du soleil. Le mur de Barranco se passant dans une trace étroite, il faut partir avant les porteurs pour ne pas les gêner et si possible avant les autres trekkeurs pour ne pas être gêné.
Le maître mot des guides est "polé polé", c'est à dire doucement, pour ne pas trop se fatiguer et bien s'acclimater. Certains groupes sont quand même très lents...

Le mur passe bien. Je l'aide 2-3 fois des mains, mes grandes jambes aident bien. Sego les utilisent plus souvent, mais ce qui la gênera c'est un passage un peu vertigineux où il faut enjamber du vide.

On se rapproche encore un peu du sommet. Mais on ne marche pas en trace directe, on parcours le massif pour prendre le temps de l'acclimatation.



Les neiges du Kilimandjaro, enfin ce qu'il reste de ses glaciers

Cette fois on s'installe définitivement au dessus de 4000 m parmi les roches volcaniques et quelques courageuses petits fleurs

Le soir un bon mal de crâne me prend, les effets de l'altitude. Sego l'aura dès l'après midi. Heureusement ça passe à coup d'aspirine.
Même si c'est l'une des voies les plus longues, la montée est relativement rapide et on se retrouve vite autour de 4000 m. Un début de MAM (Mal Aigu des Montagnes) n'est donc pas rare.

La nuit Sego apprécie ses 2 duvets DKT 0° et moi mon -16°c confort. Je n'ai plus trop chaud et je le ferme en entier. Mais on dort toujours en short et t-shirt dedans. C'est rassurant car la nuit la plus froide est celle à venir, à 4600 m il peut faire -10°c dans la tente au matin.

Donc dernière étape avant l'ascension finale.
Toujours au dessus d'un océan de vapeur d'eau. On distingue au loin le Mt Meru, autre volcan culminant à 4565 m.

Et le soir au camp l'ouverture de notre tente donne sur un autre cratère du Kilimandjaro, le Mawenzi

La nuit sera courte. On se couche vers 19h, pour un réveil vers minuit et un départ à 00h30.
L'ascension se fait de nuit, pour arriver au sommet vers 6h00-6h30 avec le levé de soleil. Et avoir le temps de redescendre à 3000 m. Le tout dans la même journée.

Lors du diner, vers 18h, le guide nous fait un dernier topo de ce jour tant attendu :
- vers 3h du matin vos gourdes vont geler, il faut en garder une sur vous ou mettre du thé chaud dedans
- vers 3h du matin vous allez avoir froid aux mains et aux pieds, il faut aimer cela
- vous allez peut être avoir mal à la tête, tant que vous n'avez pas de vertiges ce n'est pas grave, il faut aimer cela
- vous allez peut être vomir, si c'est toutes les heures ce n'est pas grave, il faut aimer cela
- vous êtes 9 pour 5 guides, l'important c'est le sommet donc chacun pour soit. Si vous voulez aller plus vite demander un guide, si ça va trop vite demander un guide. Entre ami ou entre couple on ne s'attend pas, il faut y aller à son rythme. Mais toujours "Polé polé".
- au sommet il peut faire -20°c, et il y a du vent, on ne reste pas trop longtemps (hého moi je veux en profiter quand même !)
- le matin il faut mettre 3 couches en bas (zut j'en ai que 2, mais avec un excellent pantalon Endura singletrack ça devrait le faire   )
En haut on part avec 3 couches mais il faut prévoir de pouvoir en mettre 5 !
Akuna matata !

Bon très rassurant tout cela !

A 00h30 pétante c'est donc habillé pour le haut d'un sous-vêtement thermique, d'une polaire et d'un veste type GoreTex, pour le bas d'une paire de chaussettes Lorpen TEPAP (doit pas y avoir plus chaud), d'un collant de course à pied hiver, d'un pantalon type montagne que l'on commence l'ascension. Aux mains une paire de gants de ski pour Sego, et mes gants de vélos Endura Luminite Thermal, et sur le crâne un bonnet.
Dans le sac chacun à une doudoune et une polaire de plus.

On a choisi l'option camel bak malgré les avertissements du guide nous disant que le tuyau allait vite geler. Mais en soufflant dedans on a eu aucun soucis jusqu'à Stella point à environ 5750 m.
J'avais coller une chaufferette pour le corps sur la poche.

On voit déjà une file de petites lumières qui montent vers le sommet. Ils sont partis encore plus tôt.
Le rythme est vraiment polé polé au début.
Un peu trop même, et ça manque de régularité. Certains soufflent déjà bien à partir des 5000m. Lors d'une pause alors que je sors une barre de céréales, un espagnol d'un autre groupe s'écarte du chemin pour aller vomir...
Nous ça va, le mal de crâne n'est pas revenu et on se sent bien. J'irais même bien un peu plus vite mais le guide nous a tellement répété d'y aller doucement que j'attends encore un peu.
Puis vers 5500 m je demande un guide pour partir devant. Un autre du groupe décide de tester aussi. Le plus âgé (+-60 ans), qui pourtant marchaient bien tranquillement les jours précédents.
On part donc à 3 avec notre guide. Le rythme est plus soutenu, on respire vite, mais c'est plus agréable.
Arrivée vers 5750 m, le tuyau du camel commence à geler. Et au moment de prendre une photo de mon compagnon de route devant le panneau de Stella point, le flash ne veut pas sortir. Le mécanisme a du geler un peu...
Pour l'instant on a pas froid. J'ai juste changer les gants pour les moufles en duvet. On est relativement épargnés par le vent.

On arrive en vue du sommet, la fin est un faux plat montant. Une pause pour prendre le lever de soleil quelques mètres sous Uhuru Peak



J'en profite aussi pour arroser le sommet. Il faut boire beaucoup en altitude mais en contrepartie on urine beaucoup aussi.
Le guide et mon compagnon de route partent devant. Je cours 20-25 m pour les rejoindre. Ah oui on est à 5800 m ! Il faut bien 5 min en marchant lentement pour récupérer !

On arrive au sommet, il y 5 personnes. On a doublé les autres groupes partis plus tôt lors de la montée. Le soleil se lève à peine, on distingue les glaciers, le cratère.
Il est 6h20, on décide de redescendre chercher nos compagnes.

Il ne faudra pas longtemps pour que je retrouve Sego qui a aussi fini par quitter le groupe pour partir devant avec un guide  
On va au sommet ensemble, profiter du peu de monde et savourer cela ensemble avant l'arrivée du groupe.

Joli récit ! 
C'est marrant le mélange entre le côté tourisme post colonial et le danger d'un tel environnement ! C'est une belle performance/aventure !

Le groupe arrive une bonne 10aine de minutes plus tard. Entre temps le vent s'est un peu levé, et on enfilé les doudounes sous les vestes.
Mais les conditions sont plutôt clémentes, -8°c à l'abri du vent (mais il n'y a pas d'abri) et un vent modéré.

Dans le groupe la fatigue se lit sur les visages. 2 principalement à cause du froid, il faut être bien équipé. D'autres à cause de l'altitude. Un d'eux à vomi et se sent moyennement bien. Mais tout le groupe est au sommet, alors c'est parti pour la photo de groupe.
En peu de temps les autres groupes arrivent, et il faut prendre son tour pour faire la photo sous le panneau. Avec nous il doit y avoir une 30aine de personnes. Heureusement le sommet est vaste.

Le soleil se lève de plus en plus et on voit l'ombre du Kilimandjaro se dessiné sur la plaine de nuage, et plonger encore un peu le Mt Méru dans la pénombre

On voit bien les derniers glaciers, encore pour combien d'année ?

Ca fait une bonne heure que je suis au sommet. Il va falloir redescendre.

On traine un peu pour encore profiter du paysage et de ce lieu unique

Puis c'est la descente dans de la poussière de lave sur les 1200 premiers mètre de D-.
C'est bien ça descend assez vite

Putain c'est vraiment un truc de branleurs je pensais que tu l'aurais monté en un jour avec un Altira sur le dos !
T'as fait des photos pour Endura ?

En tout il faut descendre 2900 m de D- ! Finalement c'est plus dur que la montée !
Heureusement on fait une pause au camp à 4600 m, pour se restaurer et dormir un peu, avant de finir les 1600 m restant.

On retrouve la végétation

le dino a écrit:

Putain c'est vraiment un truc de branleurs je pensais que tu l'aurais monté en un jour avec un Altira sur le dos !
T'as fait des photos pour Endura ?

On a pas le droit de le descendre en VTT, donc pas la peine d'en monter un

Pour Endura, les bonnets Népalais, Décathlon, Millet, Demetz, TSL, les goodies du Grand Raid Cristalp (un de mes 2 bâtons), ...

Les 2900 m de D- furent vraiment fatigant. Bien content d'arriver au dernier camp, je profite pleinement de la petite bassine d'eau chaude quotidienne pour me laver les cheveux et une partie du corps, le reste se finira à la lingette. Il y a tellement de poussière que ça fait du bien !

On dormira bien le soir. Il reste encore 1200 m de D- à faire le lendemain.
C'est de nouveaux la forêt équatoriale mais cette fois elle est plus animée. On entend plus d'oiseaux et on voit des singes

Un dernier regard sur le Kibo avant de retrouver les nuages

T'es parti avec quoi comme chaussures ? Je réfléchie à acheter une paire de chaussures d'approche quand il y aura de belles promos. Ce sont des solution bien polyvalentes et pratiques dès qu'il faut grimper un peu.

La suite sera une semaine de Safaris entrecoupée d'un tour en haut du Lengai.
A suivre...

Junior a écrit:

T'es parti avec quoi comme chaussures ? Je réfléchie à acheter une paire de chaussures d'approche quand il y aura de belles promos. Ce sont des solution bien polyvalentes et pratiques dès qu'il faut grimper un peu.

Un petit topo sur l'équipement.
On nous avait dit de prendre un sac type sac marin et pas un sac à dos pour les affaires confiées aux porteurs. Le sac devait faire 9Kg Max.
On avait donc rempli et peser nos sac de trekking DKT (90-100l).
J'avais réussi à rester sous les 9Kg en prenant une paire de grosses et une paire de trail (bien sûr j'en portais une aux pieds ).
Mais surprise au départ on nous donne des sacs en toiles épaisses, un peu cirée. Cool on gagne du poids sur le sac car plus léger que le sac DKT de trakking. Mais par contre heureusement qu'on avait prévu des sacs étanches et des sacs poubelles pour protéger les affaires d'une pluie éventuelle, et de la poussière... Autre soucis le volume de ce sac qui devait tourner dans les 50-60l grand max. Du coup une fois le sac de couchage (ou les 2 pour Sego), le matelas autogonflant, la doudoune, les 2-3 fringues de rechange, les fringues pour le dernier jour, un bouquin de poche, la trousse de secours/pharmacie pour 2, un minimum de trucs pour l'hygiène, quelques barres de céréales et fruits secs pour la semaine, il restait peu de place pour une paire de chaussures !
Je n'ai pas pu y caser mes grosses donc j'ai fais tout le trek avec ! Sego ayant de plus petits pieds et des chaussures montantes moins encombrantes à pu alterner entre ses chaussures de rando basses (type approche) et ses grosses. Alors que j'ai juste amener mes trails dans un sac sans pouvoir les mettre.

Donc j'avais emmener (sac porteur + sac que j'avais sur moi) :
- micropolaire DKT
- polaire DKT
- doudoune (DKT pour moi, Subzero pour Sego)
- veste type GoreTex (Endura MT500 pour moi, NorthFace pour Sego)
- cape de pluie (finalement inutile, et tant mieux ! mais il peut pleuvoir fort en fin de journée même pendant cette saison sèche)
- pantalons de montagne
- collant long CAP hiver
- Pantalon short pour le début de l'ascension
- Short nuit
- bonnet
- Sous casque Endura Merino (nuit)
- un foulard / tour de cou
- casquette
- paire de gants chauds et imperméables (Endura Thermal, gants de ski)
- sous gants (pratique pour se geler les doigts tout de suite en prenant une photo)
- Mouffle duvet DKT pour moi
- 1 paire de Chaussettes chaudes
- 3 paires de chaussettes rando
- boxer Kalenji
- 2 maillots courts light Kalenji + 1 pour la nuit
- 2 sous vêtement thermique ML
- 1 Maillot ML light Kalenji
- Chaussures de trail Kalenji Kaptreen AllWeather (en Novadry imper-respirant), chaussures rando basses pour Sego
- Grosses chaussures montantes, Millet Bouthan GTX pour moi, Mammut pour Sego. Utiles pour le dernier jour, pour le froid et la descente dans la poussières de cendres, pierres.
- 1 paire de guêtres TSL (boue au début, poussières et gravillons à la fin)
- 2 poche à eau (2l et 1.5 l), Sego (2l et gourde DKT)
- lampe frontale
- bâtons de marche télescopiques
- couverture de survie.
- lunettes de soleil
- sac de couchage (température de confort – 10 °C/– 20 °C)
- drap de soie
- matelas autogonflant
- Trousse toilette (light)
- LINGETTES
- Trousse secours / Pharmacie
- pastilles pour purifier l’eau

Les trails comme chaussures d'approche est une solution bien polyvalente. Y compris pour les randos en montagne. Je mets rarement les grosses maintenant.
Par contre si tu veux faire un peu de "grimpe" avec tu as aussi des basses de rando avec un laçage qui va loin en bout de pied pour plus de précision. Chez Salewa par exemple.